The Dedication...
Serais-je nue quand ils ne seront plus là ?
J'avance les yeux bandés
Mes souvenirs si embrumés de pleurs et de sueurs
Ces serpents qui me parcourent le corps et m'empoisonnent de leur venin, Ils n'ont de cesse de me piquer.
Ma tête cogne contre le sol
Mon corps plaqué contre ce mur froid
La pierre égratigne mon dos
Mes poignets me font mal, si mal que mon sang fuit pour se réfugier au bout de mes doigts, ce sang apeuré cogne pour s'échapper de mes griffes
Mon dos me fait mal, si mal
Ça me brûle, du froid ? Du feu ? Ma peau tomberait-elle en lambeaux ?
je me déshabille de ma chair, les chacals vont me dévorer, me déchiqueter et me laisser pourrir, je suis l'offrande des vautours
Mes cuisses tentent de m'aider mais je me sens glisser
Debout ! Debout ! Debout ! en cadence, en cœur,
Cœur! dis mois de mourir et je mourrai
Cœur ne bat plus ! Arrête-toi !
Oh ! Prière exauce toi ! Prière exauce toi !
Debout ! A genoux ! Assise ! A genoux !
Mon cou désarticulé, le pantin décadent emmèle ses fils
Coupez-les ! Coupez-les ! Que je tombe !
Je veux m'enfoncer dans le sol, m'y ensevelir et dormir
Ces rires, ces rires, non ! Ne riez pas ! Ne voyez-vous pas que le cuir a le goût du sang ?
Ils sont là mes fantômes !
Mes fantômes sont-ils là ?
Cagoulée, ligotée, brouillard, stores baissés, odeur d'église et d'encens
Je voudrais voir le noir en dedans
Je suis sur l'eau, les vagues me lèchent,
me brûlent la peau, me brûlent les yeux
Ma bouche au goût amer, le goût du sang ?
Le goût du cuir ?
Je sens des bouches sur mon corps, des vipères gluantes appartenant à quelques sorcières en quête de sabbat
Elles offrent leur cul à Belzébuth leur seigneur
On s'offre le mien pour le démon de la douleur leur seigneur
On puise en moi toute mon énergie vitale
Je ferme les yeux et je vais mourir de ne pas mourir
Un jour peut-être je vous regarderai d'en haut et lirai dans vos yeux la puanteur de votre cœur
Et vous saurez enfin que je suis là,
Je me souviendrai de vos souffles, de votre bave aux lèvres, de votre lâcheté
Vous vendrez vos filles aux bourreaux que vous aurez engendrés
Vous tuerez vos fils au sang empoisonné par la cruauté que vous leur aurez transmise
Les liens du sang, de mes liens en sang vous vous souviendrez
Vous tuerez vos femmes en engendrant la pourriture
Vous empoisonnerez de votre semence la femme que vous féconderez
La pourriture engendre la pourriture...
La mort vous sera délicieuse comparée à la souffrance de mon regard
Un jour vous lirez dans mes yeux les mots de la douleur
Je me lèverai fourbue, ensanglantée, la chair à vif mais la force me guidera pour vous pointer du doigt
Je vous empalerai sur le pilier de vos remords
Vous hurlerez de voir votre sexe gicler le sang que vous avez fait couler
Le temps n'aura de fin pour vous bourreaux de mon corps
Vous avez lacére la vie
Vous avez souillé le futur
Votre sueur sera l'urine de la bête que vous n'avez pas achevée
Vous avez tué une mère, une enfant,
Vous l'avez enfermée avec les rats et la vermine
Son destin est d'errer dans sa mémoire pour se souvenir que vous existez
Vous avez sali son passé, son présent, son futur
Mais elle attend le chevalier blanc
Elle attend le chevalier blanc
Il l'emportera et la parera de l'habit des purs
Il lui soufflera la brise légère de la sérénité
Il la bercera dans la nuit tranquille et paisible
Il lui donnera la lumière pour parcourir son chemin
Il la guidera vers la sagesse
Elle sera femme,
Elle lui offrira la virginité de son cœur
Elle l'adorera en lui donnant ce corps blessé
Il la guérira de ses blessures
Et elle criera sa douleur comme une nouveau-né pousse son premier cri
Il lui donnera naissance et la lavera de ses souillures
Oui ! Elle attend le chevalier blanc !
Si la mort est ce chevalier elle lui ouvrira les bras
Elle l'enlacera, le baisera de ses lèvres froides
Et son regard vide s'animera de mille feux
Il est temps de partir, j'entends le galop de son cheval
Je ferme les yeux, je n'ai pas peur, j'ai l'espoir de mourir pour enfin revivre
J'attends
Un signe
De vie
De mort
D'espoir...